Notre calendrier 2025 pour un e-commerce respectueux du Vivant

 

Prêts à transformer votre business en 2025, le rendre résistant aux polycrises et compatible avec les limites planétaires ? Voilà notre calendrier rêvé pour un e-commerce plus durable, soucieux des êtres humains et de l’environnement !

Janvier : Une politique de prix et de promotion lisible

La multiplication des opérations de promotions toute l’année en complément des soldes (black friday, ventes privées, codes promo…) donne le sentiment au consommateur de se faire flouer lorsqu’il achète au prix fort. Ce cercle vicieux alimente encore le report vers des enseignes extra low cost dont les prix, affranchis de toute contrainte sociale ou environnementale, n’ont plus rien à voir avec le coût du produit. Et si on sortait de l’engrenage en étant transparent sur ses coûts de revient, à l’instar de “C’est qui le patron ?” ou Atelier Tuffery qui propose une alternative aux soldes avec les produits imparfaits et la seconde main ? On croise aussi les doigts pour que la proposition de loi interdisant la publicité pour la fast-fashion aboutisse.

Février : Une vigilance sur sa chaîne de valeur.

Le devoir de vigilance est l’obligation d’établir et publier un plan de vigilance pour prévenir les risques en matière d’environnement, de droits humains et de corruption sur ses propres activités mais aussi celles de ses filiales, sous-traitants et fournisseurs, en France comme à l’étranger. Si cette obligation ne concerne en France que les entreprises de plus de 5 000 salariés, la directive européenne CSDDD en élargit le périmètre. Au delà des obligations légales, cartographier ses parties prenantes et les risques associés, choisir avec soin ses fournisseurs et contrôler les activités de sa marketplace devraient être le le minimum requis pour tout e-commerçant quelle que soit sa taille afin de minimiser les risques réputationnels et enclencher une dynamique vertueuse auprès de son éco-système.

Mars : Une communication plus souveraine.

Baser sa stratégie de présence digitale uniquement sur des plateformes tierces dont les algorithmes échappent à tout contrôle est particulièrement risqué. De nombreuses marques l'ont appris à leurs dépens suite à l'effondrement de leur reach sur les réseaux sociaux ou à la dégradation de leur position SEO sur Google. Même constat pour les systèmes d'automatisation des investissements médias qui, via des algorithmes dits "intelligents", génèrent automatiquement des créations et optimisent leur propre performance, tout en restant opaques sur les contextes de diffusion. C'est l'occasion idéale de revenir aux fondamentaux : construire une relation directe avec ses utilisateurs et reprendre la main sur des éléments aussi essentiels que le message, l'environnement de diffusion et la répétition.

Avril : Des investissements médias responsables.

Investir en publicité, c’est aussi soutenir des médias produisant du contenu de qualité qui favorisent l’équilibre démocratique, ou choisir de boycotter des plateformes qui renoncent à lutter contre la désinformation (coucou Meta) ou disposent de systèmes de modération défaillants qui mettent en danger les enfants et adolescents.

Mai : Une communication sobre.

Dans quelle mesure vos efforts de communication apportent une réelle valeur ajoutée pour le consommateur ? Combien de posts sur les réseaux sociaux sont publiés uniquement pour jouer le jeu des algorithmes ? Comment émerger quand l’IA générative va faire exploser le nombre de contenus ? La réponse 2025 pourrait bien résider dans la sobriété éditoriale, un atout méconnu pour le SEO.

Juin : Un service e-commerce éco-conçu et accessible.

Lancement ou refonte d’un site e-commerce ? Pour être certain de maîtriser l’empreinte environnementale de son site, on peut se référer au RGESN. Et pour le rendre accessible à tous les publics (une obligation pour tous les sites à partir de juin 2025 !), direction le RGAA.

Juillet : Un usage mesuré de l’IA.

Les cas d’usage de l’IA, en particulier générative, se développent en marketing. Les expérimentations sont utiles, mais attention à ne pas s’enfermer dans des modèles beaucoup trop consommateurs de ressources et d’énergie et dont le prix pourrait bien exploser à l’avenir pour tenter de combler l’inévitable gouffre financier des géants de la tech. Tout comme l’ensemble du numérique, l’IA a tendance à accélérer des modèles de production et de consommation délétères. Espérons que les contraintes physiques et économiques, couplées à une meilleure conscience des impacts directs et indirects, permettent d'encadrer le développement de l’IA vers des usages bénéfiques pour le Vivant.

Août : Une UX respectueuse du cerveau des utilisateurs.

Les ficelles marketing éprouvées pour pousser à la consommation jouent souvent sur des biais cognitifs : stress, frustration, pratiques trompeuses, captation dévoyée de l’attention… Aux dark patterns, préférons le design éthique des parcours clients.

Septembre : Des solutions plus durables pour les emballages.

10% des emballages du e-commerce devront être réutilisables d’ici 2030 en Europe, et 50% en 2040 (source : EU Packaging and Packaging Waste Regulation). Un défi pour le milliard de colis expédiés en France ! Colis réutilisables à redéposer en boîte aux lettres, emballeuses 3D pour un emballage ajusté aux dimensions du produit, enveloppes kraft, les solutions sont prêtes à passer à l’échelle.

Octobre : Des retours produits minimes.

Les matières premières constituant les produits sont le poids lourd de l’empreinte carbone d’une activité e-commerce. Fiche produit détaillée, avis clients, délai de retour allongé diminuent le taux de retour et les coûts inhérents. Et pour le reste, la valorisation des retours via la seconde main et le reverse shipping permet de favoriser le réemploi.

Novembre : Un business model circulaire.

L’éco-conception des produits permet de réduire leur empreinte matière tout en favorisant leur durabilité et leur réparabilité. Pour sortir du modèle linéaire qui épuise nos ressources et génère un volume de déchets ingérable, il est essentiel de créer les conditions favorables au réemploi via des plateformes de seconde main et d'encourager la réparation grâce à des tutoriels et services dédiés.

Décembre : Un e-commerce “suffisant” et “robuste”.

Abroger les remises au volume, réduire le nombre de références, produire des biens durables pour limiter leur renouvellement, proposer des produits modulaires, produire à la demande, s’engager dans la réduction des volumes produits, faire une croix sur certains marchés ou types de clientèle pour privilégier la rentabilité, passer d’un modèle de vente d’un produit à celui d’un service comme le propose l’économie de la fonctionnalité et de la coopération. Voici les pistes des entreprises pionnières qui visent la prospérité dans la durée, plutôt que la croissance comme modèle ultime. Pour creuser, on peut lire l’excellent rapport de la CCI IDF La Sobriété par la décroissance volumique - enseignements des entreprises pionnières ou s’inspirer des travaux sur la Robustesse du chercheur à l’INRAE Olivier Hamant.

 

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